"Le PQ s’apprête à couronner un autre technocrate fade et mou qui courbera sans cesse l’échine

"Le PQ s’apprête à couronner un autre technocrate fade et mou qui courbera sans cesse l’échine


Daniel Laprès
14 mai, à 07:55 ·


"Le PQ s’apprête à couronner un autre technocrate fade et mou qui courbera sans cesse l’échine devant le politiquement correct et les pressions de la bourgeoisie médiatique montréalaise. Ils se réfugient dans un faux consensus rassurant, alors qu’il faudrait jouer d’audace. (...) Seuls deux choix restent: Alexandre Cloutier et Véronique Hivon, deux candidats vides, plastiques interchangeables et pratiquant systématiquement la langue de bois.»

 

Les péquistes n’ont rien compris. Ils n’ont retenu aucune leçon de l’ère Boisclair. Ils ont été plus traumatisés par la charte des valeurs que par leur défaite de 2007, qui les reléguait pourtant au rang de deuxième opposition.

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En ce moment, le PQ s’apprête à couronner un autre technocrate fade et mou qui courbera sans cesse l’échine devant le politiquement correct et les pressions de la bougreoisie médiatique montréalaise. Ils se réfugient dans un faux consensus rassurant, alors qu’il faudrait jouer d’audace. Devant une CAQ qui se réapproprie peu à peu les enjeux identitaires que le PQ délaisse, ce dernier décide de jouer « safe » en couronnant un deuxième André Boisclair nommé Alexandre Cloutier.

ALEXANDRE CLOUTIER ET VÉRONIQUE HIVON, DEUX CANDIDATS VIDES

Déjà, cette course à la chefferie s’annonçait d’un ennui rarement vu en politique québécoise. Jean-Martin Aussant, celui que les jeunes espéraient vraiment voir, a choisi de passer son tour pour les mêmes raisons qui ont poussé Pierre-Karl Péladeau, chef démissionnaire, à prendre une retraite hâtive de la politique, c’est-à-dire des raisons familiales. Bernard Drainville, seul candidat un brin identitaire, a également passé son tour. Même Jean-François Lisée, malgré qu’il soit peu aimé dans certains cercles, aurait représenté l’envergure intellectuelle et la rigueur, dans cette course. Or, il ne se présentera vraisemblablement pas. Seuls deux choix restent: Alexandre Cloutier et Véronique Hivon, deux candidats vides, plastiques interchangeables et pratiquant systématiquement la langue de bois. Quelles perspectives palpitantes, pour un parti qui est déjà sur le respirateur artificiel !

Le peu d’enthousiasme suscité dans la population par ce concours d’insipidité ne semble pas troubler les journalistes et les apparatchiks péquistes, qui semblent tous saliver à l’idée de couronner un chef sans saveur. Belle ironie, tout de même ! La Presse, Radio-Canada et tout l’establishment péquiste qui coule le parti depuis 20 ans semblent déjà appuyer Cloutier de façon quasi-unanime. Un appui aussi spontané à un candidat, lorsqu’il provient de tous ceux qui font mal au PQ, devrait normalement provoquer un tantinet de méfiance au sein des troupes. En fait, le sentiment général qui semble se dégager à l’aube de cette course est bien plus grave, puisqu’on perçoit surtout cynisme et désintérêt. La base péquiste en a probablement plus qu’assez d’être ignorée au profit d’une petite minorité qui s’accapare les hautes instances du parti et soumet constamment ce dernier à des impératifs de mollesse et d’indécision, par peur de perdre. Or, généralement quand on a peur de perdre, c’est exactement ce qui finit par se produire.

Alexandre Cloutier et Véronique Hivon

Pour gagner, il faut d’abord s’extirper de la crainte de perdre. Il faut ensuite passer à l’attaque, foncer droit devant avec un programme audacieux, en rupture avec les vieilles mentalités qui gangrènent notre société depuis trop longtemps. Combien de chefs péquistes vont encore céder devant l’emprise du multiculturalisme, afin d’éviter des accusations de racisme et de xénophobie qui finissent toujours par arriver de toute façon ? Combien de chefs péquistes refuseront d’aborder de front la questions des seuils d’immigration, envisageant au mieux le statu quoi, au pire leur augmentation, mais jamais leur diminution ? Combien de chefs péquistes se présenteront au jour 1 d’une campagne électorale, sans être capables de répondre par un « oui » ou « non » à des questions pourtant très simples sur l’article 1 du parti ? Combien de chefs péquistes nous sortiront des discours flous sur une social-démocratie poussiéreuse, sans avoir de plan clair pour l’économie du Québec ?

Les électeurs péquistes et les Québécois en général ne veulent plus voir de tels chefs. Pourtant, c’est ce que l’establishment du parti souhaite encore leur offrir. D’un côté, il y Alexandre Cloutier, qui souhaite apparemment devenir le Justin Trudeau souverainiste, puisque ses seuls talents semblent être de sourire et de bien paraître à la télé. De l’autre côté, il y a Véronique Hivon, mère du projet de loi « Mourir dans la dignité » qui, au-delà de ce seul fait d’armes, semble peiner à faire une phrase plus claire qu’un point de presse de Mélanie Joly. L’État-major du PQ devrait comprendre que ce n’est pas parce que Trudeau et Joly ont récolté l’adhésion d’une pluralité de québécois, lors des dernières élections fédérales, que leur parti est assuré de gagner en les copiant.

 

De toute son histoire, jamais le Parti Québécois n’aura été aussi isolé de sa base. Il existe maintenant un véritable fossé entre les aspirations des hauts placés, qui souhaitent visiblement placer leur parti dans un continuum technoratique plate par envie de sécurit, et celles électeurs, qui auraient préféré voir le parti de René Lévesque toucher à nouveau à leurs cordes sensibles: la nation, la fierté, l’identité.

"Le PQ s’apprête à couronner un autre technocrate fade et mou qui courbera sans cesse l’échine devant le politiquement correct et les pressions de la bourgeoisie médiatique montréalaise. Ils se réfugient dans un faux consensus rassurant, alors qu’il faudrait jouer d’audace. (...) Seuls deux choix restent: Alexandre Cloutier et Véronique Hivon, deux candidats vides, plastiques interchangeables et pratiquant systématiquement la langue de bois.»