Échec de leadership Et OUI on parle bien encore de Couillard et son clans a Sectes Hamad parti Normandeau suivras éventuellement et qui d autre ??

Échec de leadership Et OUI on parle bien encore de Couillard et son clans a Sectes Hamad parti Normandeau suivras éventuellement et qui d autre ??
 

C’est Éric Caire qui aura eu la meilleure ligne pour qualifier la situation du premier ministre, dès vendredi dernier. Les révélations d’Enquête sur Sam Hamad présentaient pour lui un test de leadership.

Après une semaine gênante d’évitement et de banalisation, puis de reculs et d’admissions, dire que Philippe Couillard l’a lamentablement échoué relève de l’évidence.

Une autre phrase importante qui a été prononcée revient à François Legault, qui a le tonnerre de son côté cette session-ci. « C’est beau d’être intelligent, mais c’est différent d’avoir du jugement. »

Personne ne conteste le fait que Philippe Couillard dispose d’une intelligence supérieure. Pourtant, on se questionne souvent sur son jugement.

Sur quoi ça repose, le jugement, en politique? Les habiletés sociales d’un Jean Charest? Une intelligence émotionnelle vive, qui permettait par exemple à un Lucien Bouchard d’anticiper les réactions des Québécois? La retenue d’un Robert Bourassa? L’empathie qui servait bien Pauline Marois dans des moments comme la tragédie de Lac-Mégantic?

De toutes ces qualités, Philippe Couillard semble cruellement dépourvu.

Déjà à l’opposition

Ça l’a déjà bien servi, toutefois. Pendant son bref passage à l’opposition officielle, ses nombreuses bourdes ont clairement amené ses adversaires à le sous-estimer. On se souviendra notamment des fameuses élections à dates juives et de l’exclusion de Fatima Houda-Pépin. Au déclenchement, le PQ était convaincu que le chef adverse serait exécrable en campagne.

On l’a oublié, mais ce n’est pas grâce à ses qualités personnelles que Philippe Couillard est devenu premier ministre, mais plutôt à cause de la médiocrité de la campagne péquiste (à laquelle je participais, je ne le nie pas). Il paye aujourd’hui le prix du faible temps de préparation qui lui fut accordé avant d’accéder aux plus hautes fonctions.

À l’approche du deuxième anniversaire de son élection, tous les chroniqueurs y sont allés d’un texte critiquant le tonla directionle jugement ou le sens de l’État de Philippe Couillard. Même chez les observateurs habituellement indulgents envers les libéraux, il y a unanimité pour reconnaître qu’on est dans le grand n’importe quoi depuis janvier.

Les seuls qui défendent encore le gouvernement sont les partisans libéraux sur les réseaux sociaux, qui ne manqueront pas de se manifester suite à ce billet. Leur argument? Le PQ est pire! Ça en dit long sur ce qu’ils ont de positif à dire de leur propre parti...

Sur les entourages

Dans la foulée de cette horrible séquence traversée par les libéraux (et comme par hasard alors que mon ancien patron livre son témoignage sur sa réalité de conseiller politique), il s’en trouve plus d’un pour se questionner sur l’entourage de Philippe Couillard. Ex du cabinet de Jean Charest, mon collègue Jonathan Trudeau y réclame même des changements.

Je suis assez d’accord avec lui : ça fait partie des utilités d’un employé politique que de servir de fusibles à son élu lorsque ça chauffe. C’est dans la définition de tâches. Ce n’est pas toujours juste, mais quand un chef est dans le trouble, faire rouler quelques têtes est une bonne manière d’indiquer qu’on cherchera à mieux faire.

Pourtant, l’exercice a ses limites. Quand je travaillais pour Pauline Marois, nous avons traversé une séquence difficile, au printemps 2011, dont vous vous souvenez certainement : défaite du Bloc; projet de loi 204; démission de 4 députés; alouette! Plusieurs personnes réclamaient le départ de Nicole Stafford, directrice de cabinet et grande complice de la chef.

À ce moment, j’avais décidé de prendre une pause de la politique, car j’étais épuisé de tout ça et que j’étais fâché de la manière dont nous gérions cette crise. Madame Marois avait gracieusement offert de me rencontrer pour me convaincre de rester.

Je me souviens de lui avoir dit la chose suivante : « Je respecte le fait que vous vouliez garder Nicole, ce n’est pas moi qui va vous dire de faire autrement. Je trouve quand même qu’il y a quelque chose de problématique dans le fait que vous refusiez de le considérer. Jean Charest est rendu à son cinquième chef de cabinet depuis qu’il est au PLQ... »

Elle m’avait répondu : « Bien, justement, j’ai décidé de casser le moule. » Pauline Marois se considérait comme la seule personne imputable de la conduite du parti et elle refusait de laisser quelqu’un qu’elle avait choisi elle-même porter le blâme. Encore aujourd’hui, elle maintient la même ligne quant à ses années aux commandes.

Bernard Landry a fait ça plusieurs fois, virer son entourage. Après sonremaniement raté de 2002, il a changé son directeur de cabinet et plusieurs conseillers. Après sa défaite, en 2003, il était d’accord avec ceux qui disaient qu’il avait été mal conseillé. Depuis son départ, en 2005, il blâme ceux qui l’avaient incité à démissionner après un vote de confiance décevant.

Bref, Bernard Landry croit qu'il a toujours été entouré d’incapables, mais il n'a pas encore découvert quel esprit dissolu avait bien pu les embaucher...

Couillard imputable

À la fin, on peut bien regarder les entourages, mais seul Philippe Couillard est imputable quant aux difficultés de son gouvernement. M’est même plutôt avis qu’il n’est pas aussi mal conseillé que trop entêté. Je suis sûr que tous les drapeaux jaunes lui ont été levés.

Il ferait bien de se corriger. Pour notre bien et pour sa propre gouverne.

Pour ce faire, il faut commencer par mettre un genou à terre, poser un regard sur soi et admettre ses faiblesses. Ça prend du recul et de la maturité.

On sait que Philippe Couillard a une grande confiance envers ses capacités. Est-il capable de se remettre en question?

C’est le prochain test de leadership qu’il aura à passer.