Hivon priée de clarifier sa position référendaire

Publié le 10 mai 2016 à 13h40 | Mis à jour le 10 mai 2016 à 22h11

 

Hivon priée de clarifier sa position référendaire

Véronique Hivon... (Photothèque Le Soleil, Jean-Marie Villeneuve)

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Véronique Hivon

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SIMON BOIVIN
Le Soleil

 

 

(Québec) La seule candidate confirmée à la chefferie du PQ, Véronique Hivon, est déjà pressée par ses concurrents présumés à clarifier sa position sur la tenue d'un référendum.

Lors de l'annonce de sa candidature, lundi, la députée de Joliette a prévenu qu'elle n'entendait pas s'embourber dans la mécanique et le calendrier référendaire. Elle souhaite davantage parler du projet de pays lui-même. 

Mais il ne fait pas de doute pour ses collègues députés qu'elle devra dire aux militants à quelle enseigne elle loge en cette matière. Pour Alexandre Cloutier, qui fera le saut officiel vendredi, les candidats devront parler de mécanique référendaire. «Je crois que oui, a-t-il indiqué. Je pense que les candidats à la chefferie doivent être clairs. [...] La mécanique, c'est le piège à éviter, mais c'est inévitable. Par définition, les militants en débattront. Il y aura une discussion de fond sur cet enjeu important.» Lors de la dernière course, M. Cloutier proposait que la récolte d'un million de signatures dans un registre soit un prérequis pour tenir un référendum. 

Autre candidate pressentie, Martine Ouellet note que l'indépendance est le «premier pilier» du Parti québécois, et qu'il faut «avoir les idées claires» là-dessus. «Il ne faut pas dénigrer les questions de mécanique, a affirmé Mme Ouellet. Elles sont aussi importantes. Une voiture, ça n'avance pas sans moteur. Même si on ne veut pas toujours ouvrir le moteur et jouer dedans, il faut que ça fonctionne bien. Je pense que ça prend une vision claire.» La députée de Vachon était la candidate «pressée» de la dernière course. Elle promettait un référendum dans un premier mandat. 

 

Un autre qui réfléchit à sa candidature, le député de Rousseau, Nicolas Marceau, croit aussi que chacun devra préciser ses intentions. «Je suis un indépendantiste et je veux savoir quel chemin les candidats vont vouloir présenter, a-t-il indiqué. Si je me présente, je vais vous donner un chemin très, très clair. Cette question est fondamentale. Moi, je ne me contenterai pas, et je n'appuierais jamais personne [...] qui ne serait pas clair sur ces questions.»

Pas de «piège ou de surprise»

Les dernières élections générales ont été un «très grand indicateur» qu'il fallait offrir de la clarté aux Québécois à ce sujet, a convenu Mme Hivon, mardi. «On va être très clair d'ici 2018» aux prochaines élections, a-t-elle affirmé. 

Par contre, Mme Hivon voit mal comment elle pourrait entreprendre un exercice de convergence des forces souverainistes et tendre la main aux autres partis indépendantistes en arrivant avec son idée toute faite sur le processus référendaire. «Si moi, je vous dis aujourd'hui que je crois que c'est A, B, C ou D le bon plan, c'est comme si je dis que cette démarche de convergence ne sert à rien, a-t-elle plaidé. [...] Ce serait quand même incroyable que du haut de ma journée de campagne de venir dire : "Voici la seule et unique bonne voie à suivre et arrêtez les efforts de convergence parce que moi, j'ai trouvé la bonne formule".»

Elle se dit toutefois prête à donner une «très bonne idée» de la mécanique qu'elle privilégie avant le scrutin pour un nouveau chef péquiste. «Je vais être claire sur une démarche et sur le fait que je crois dans les efforts de la convergence», a-t-elle assuré.

Par ailleurs, le député Jean-François Lisée se dit toujours en réflexion quant à une éventuelle candidature. Il cherche à savoir si les militants jugent qu'il a un profil qui amènerait quelque chose à la course. M. Lisée regrette aujourd'hui d'avoir dit en 2014 que la chefferie était un «prolongement logique» à sa carrière. «Je n'aurais pas dû dire ça et je ne le répéterai pas», affirme-t-il aujourd'hui. Il se donne la semaine pour «réfléchir à tout ça».

Le chef intérimaire du PQ Sylvain Gaudreault... (La Presse Canadienne, Jacques Boissinot) - image 2.0

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Le chef intérimaire du PQ Sylvain Gaudreault

LA PRESSE CANADIENNE, JACQUES BOISSINOT

Le PQ conserve sa position sur Anticosti

Le chef intérimaire Sylvain Gaudreault a dû répéter que le PQ souhaite toujours le respect du contrat signé par le gouvernement Marois sur l'exploration d'hydrocarbure sur l'île d'Anticosti. La candidate pressentie Martine Ouellet, qui était ministre des Ressources naturelles à l'époque, juge maintenant qu'il s'agit d'un projet «qui ne tient pas la route» sur le plan de la rentabilité. Le PQ demeure solidaire de la décision du Conseil des ministres de l'époque, a tranché M. Gaudreault, qui comprend que des candidats à la course pourraient par ailleurs exprimer des points de vue qui leur appartiennent. D'autre part, le nouveau chef de l'opposition a lancé sa première question au premier ministre Philippe Couillard sur la présence du français dans l'affichage commercial.  

Duel Marceau-Ouellet

Toujours en réflexion sur sa candidature, le porte-parole péquiste en matière de finances, Nicolas Marceau, est dubitatif devant l'aura de développement économique dont se drape sa collègue Martine Ouellet. Celle-ci a déclaré la semaine dernière qu'elle avait un profil économique «plus terrain» que M. Marceau. «Je pense que [Mme Ouellet] a contribué beaucoup au débat sur l'environnement, a noté M. Marceau, mardi. Pour moi, c'est une nouveauté qu'elle se mette à parler plus d'économie.» Le député de Rousseau juge qu'à titre de ministre des Finances du Québec, il a dû prendre «beaucoup de décisions, toutes plus difficiles les unes que les autres». «C'était très concret», a affirmé M. Marceau. 

 

 

 

SIMON BOIVIN
Le Soleil