Un enseignant accuse son ex-école islamique d'interdire aux filles de courir par crainte pour leur virginité. Une enquête a été ouverte.

Un enseignant accuse son ex-école islamique d'interdire aux filles de courir par crainte pour leur virginité. Une enquête a été ouverte.

La course à pied serait-elle préjudiciable à la virginité ? C'est visiblement ce que pense une école islamique en Australie, qui aurait interdit aux jeunes filles de participer à une course pour car elles "risquent de perdre leur virginité" rapporte le journal The Age, qui se base sur les accusations d'un ancien enseignant.

Ce dernier a écrit cette semaine aux gouvernements fédéral et de l'État de Victoria pour accuser le directeur de l'école Al-Taqwa de Melbourne, Omar Hallak, pour dénoncer cette pratique. Le ministre de l’Éducation de l’État de Victoria James Merlino a dit que si elles se vérifiaient, ces accusations "seraient très préoccupantes". "J'ai demandé à l'Autorité de régulation d'ouvrir une enquête", a-t-il dit dans un communiqué.

"Ce n'est pas parce que nous sommes des filles qu'on ne peut pas courir"

Le journal publie également une lettre adressée au directeur et qui semble émaner de l'équipe de course de fond de l'établissement, contestant l'interdiction qu'il aurait faite en 2013 et 2014 aux élèves de primaire de participer à des compétitions. "Ce n'est pas parce que nous sommes des filles qu'on ne peut pas courir", dit la lettre. Cette décision est "vraiment insultante pour toutes les filles qui allaient y participer. Le hadith (propos attribué au prophète Mahomet) n'interdit pas aux filles de courir. Tant que nous portons des vêtements appropriés, nous les filles pouvons courir".

L'établissement privé, qui accueille 1.700 élèves âgés de 5 à 18 ans, du primaire au lycée, est réputé être le plus grand de l’État de Victoria, selon les chiffres du gouvernement. Il a reçu en 2013 plus 15 millions d'AUD (10,8 millions d'euros) de financements publics. Ce n'est pas la première fois qu'Omar Hallak fait la une des journaux. Le mois dernier, il avait dit à The Age avoir demandé à ses élèves de ne pas rejoindre les rangs de l'État islamique en Irak et en Syrie car le groupe jihadiste n'était qu'un complot fomenté par les États-Unis et Israël pour prendre le contrôle des ressources pétrolières au Moyen-Orient. "Ils sont équipés et entraînés par eux", avait-il dit au journal. "La preuve, ce sont tous les équipements flambants neufs" des jihadistes. "Nous ne pensons pas que ce soient des musulmans qui créent l'EI. Tuer des innocent, ce n'est pas islamique".